Le Grand confinement et ses répercussions sur les petites entreprises
La pandémie a frappé le monde alors que le commerce était déjà en crise. Le commerce mondial a chuté au cours de tous les trimestres de 2019, et les baisses se sont intensifiées au début de 2020 dans un effet d’entraînement commencé en Chine.
Les données mensuelles présentées dans ce rapport montrent que les exportations chinoises ont chuté d’environ 21 % en février 2020 par rapport à l’année précédente. Bien que les exportations chinoises se soient légèrement redressées en mars, la pandémie a commencé à avoir des répercussions sur celles d’autres pays. En mars, les exportations des pays européens et des États-Unis ont diminué de respectivement 8 % et de 7 % par rapport à l’année précédente. Tous les effets de la crise ne sont pas encore visibles, car la plupart des pays ont été confinés à la fin du mois de mars ou avril 2020, et les données sur les mois qui ont suivi n’étaient pas disponibles au moment de la publication de ce rapport.
Les voyages et le tourisme font partie des secteurs les plus touchés. Au 7 mai, 113 pays avaient interdit les voyages pour contenir la propagation de la COVID-19. L’Organisation mondiale du tourisme prévoit que les arrivées de touristes internationaux pourraient diminuer de 60 à 80 % en 2020 par rapport à 2019. Cela entraînerait une réduction 15 à 20 fois plus forte que lors de la crise financière mondiale de 2008.
Les voyages et le tourisme sont des secteurs clés dans de nombreux pays en développement, et les arrivées de touristes internationaux constituent une source majeure de leurs exportations de services. Neuf des dix pays qui dépendent le plus des exportations de voyages sont des petits États insulaires en développement.
En ce qui concerne le commerce des marchandises, les données sectorielles de la Chine, de l’Union européenne et des États-Unis révèlent que les peaux et les produits en cuir, les chaussures, les véhicules et les vêtements sont parmi les marchandises les plus affectées par la crise. Les exportations de tous ces produits ont chuté d’au moins 20 % depuis le déclenchement de l’épidémie de la COVID-19.
De nombreuses économies en développement sont confrontées à d’autres vents contraires en raison de l’appréciation du dollar américain, qui augmente les coûts des échanges entre pays tiers dont les prix sont exprimés en dollars. Sur une base pondérée en fonction des échanges, le dollar s’est renforcé de 9,5 % de février à avril 2020 par rapport aux devises des économies émergentes. Cela exerce une nouvelle pression à la baisse sur le commerce international.
La Chine, l’Union européenne et les États-Unis ne sont pas seulement les plus grands exportateurs du monde.Ils sont également des acteurs majeurs dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, et donc des importateurs importants de matières premières, de pièces de rechange et de composants. Les blocages dans ces trois économies ne touchent pas seulement les entreprises nationales ; ils affectent également les entreprises des pays partenaires et même celles des pays tiers qui n’ont pas de relations commerciales directes avec la Chine, l’UE ou les États-Unis.
Ensemble, ces trois grands pôles commerciaux représentent 63 % des importations de la chaîne d’approvisionnement mondiale et 64 % des exportations de la chaîne d’approvisionnement. L’ITC estime que la perturbation mondiale des intrants manufacturiers s’élèvera à $126 milliards (figure 1).
Les fermetures d’usines dans l’Union européenne auront les plus grandes répercussions sur les exportations de la chaîne d’approvisionnement des autres pays. L’UE est fortement intégrée dans les chaînes d’approvisionnement mondiales ; elle est le premier importateur d’intrants industriels (la Chine est le premier exportateur) et le plus grand marché tant pour l’Afrique que pour l’Asie.
Les exportateurs africains pourraient perdre plus de $2,4 milliards dans les exportations mondiales de la chaîne d’approvisionnement industrielle en raison du choc causé par les fermetures d’usines en Chine, dans l’UE et aux États-Unis. Plus de 70 % de cette perte résulte de la perturbation temporaire des maillons de la chaîne d’approvisionnement avec l’UE.
Ce rapport contient des profils de pays avec des données sur le commerce de la chaîne d’approvisionnement (figure 2). Les données probantes sur ces profils laissent penser que quelques lignes de produits et quelques pays sont à l’origine des résultats que nous constatons au niveau régional. Par exemple, le Maroc devrait perdre près de $300 millions en exportations de kits de câblage pour véhicules vers l’Union européenne. Cela représente 15 à 20 % de la perte totale des exportations africaines vers l’UE.
La COVID-19 a posé aux gouvernements du monde entier le défi d’allouer au mieux les biens essentiels tels que la nourriture et les équipements médicaux pour faire face à la crise sanitaire.
La forte demande de certains produits sanitaires, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les contraintes logistiques ont rendu la tâche difficile. Craignant que leurs populations ne puissent se procurer les biens nécessaires pour faire face à la crise sanitaire immédiate, de nombreux gouvernements ont imposé de nouvelles mesures commerciales sur ces articles.
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